Le regard et la fente  

Mon regard avait des allures de voyageur

Dans le silence du bruit si doux

Le vert pâturage réglait nos sources-crédits

Ma main posée sur le socle de ta vie

Au seuil de ma maison, une joie dansait

Le soleil jouait son piano et le monde grouillait sa symphonie

La chaleur soulevait sa chupette pour laisser s’échapper ses belles jambes sur l’éperon

Le jardin secret décrète ses moments sacrés dans le placard de mes souvenirs

Ses joies si éphémères exploraient le silence de mon départ

La dorure de ses modèles a renversé mon café sur le buvard de mon récital

Le bleu, le vert, le chocolat travaillent pour obtenir son toucher

Son dos opérait la faim de mes muscles

Je suis ce vent qui bloque le tourbillon

Toujours et encore toujours, mon regard pédalait son vagabondage

Et le vent raccourcit le jet d’eau qui enfantait le soir d’une vie

Je l’ai vue me faire signes quand le téléphone réveilla mes pulsions d’un délice d’une vie

Le bonheur est fatiguant et épuisant

La souffrance est véridique

Je voulais devenir le propriétaire et elle m’a fait locataire

Le tout dans un tissu en soie qui ouvre l’instant d’une vie.

Faites comme moi, souriez pour enfanter vos souvenirs.

Oh non, maman met fin à mon sabre qui allait déchirer mon horizon.

Ce n’est que partie remise et rhabille toi, j’arrive

Mon regard s’est hissé sur ta fente qui ouvre la voie de ma voix.

                                                                                           Joël ETTIEN

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